L’unité de recyclage des barbechas à Ettadhamen en Tunisie: Un projet pilote basé sur les principes de l’économie sociale et solidaire

Ils sont plus de 8.000 en Tunisie selon les estimations officielles, mais difficiles à dénombrer car ils travaillent sans reconnaissance légale ni couverture sociale et sont en situation de précarité.

Ces chiffonniers se chargent de la collecte des matières recyclables: objets en plastique, en aluminium ou en verre (bouteilles et canettes notamment), papier et carton.

Invisibles aux yeux de la société mais souvent stigmatisés, ils sont devenus les «barbéchas» («berbech» en dialecte tunisien), ceux qui farfouillent dans les poubelles pour récupérer du plastique et le vendre à des collecteurs, ceux-ci se chargeant de le revendre à des usines de recyclage dont la production est ensuite exportée vers la France, l’Allemagne, ou même la Chine ou le Brésil.

Les barbéchas font un travail indispensable mais ils restent peu intégrés à l’économie légale et souvent exposés à des risques multiples. Ils doivent affronter diverses maladies du fait de leur contact permanent avec les poubelles et la saleté, mais aussi la fatigue pour ceux qui font encore leurs collectes à pied avec une brouette, le harcèlement pour les femmes, sans parler des regards stigmatisants et méprisants de leurs concitoyens.

Rien que dans la cité d’Ettadhamen, près de 800 barbéchas font vivre des familles entières. Selon ces barbéchas eux-mêmes, ils seraient plus de 3.000.