A la conquête de la parole : La participation des femmes dans la transition démocratique au Burundi

A la conquête de la parole : La participation des femmes dans la transition démocratique au Burundi

L’objectif principal de ce rapport est d’analyser la participation politique des femmes au cours de la période de transition post-conflit et de consolidation démocratique au Burundi, et d’évaluer son impact.

Les gains que les femmes ont tiré des négociations d’Arusha, leur ont permis d’être davantage représentées dans toutes les institutions du pays, du sommet jusqu’à la base, même si la participation à ces institutions demeure inégale. L’adoption d’un système de quotas en 2005 a permis des avancées significatives en terme de représentation politique des femmes. L’étude examine non seulement la manière dont les femmes entrées dans la vie politique grâce aux quotas ont utilisé leur position pour changer la condition des femmes, mais aussi comment une représentation accrue des femmes dans les institutions politiques a influencé le regard que la société burundaise porte sur les femmes. L’enquête de terrain a recueilli les perceptions et opinions sur l’impact de cette représentation inédite des femmes dans la vie politique, et la façon dont elle affecte les fondements de l’idéologie patriarcale, notamment la conception des rôles et des stéréotypes traditionnellement attachés à chaque sexe. 

A ses débuts, le processus de négociation de paix d’Arusha et les initiatives qui l’ont précédé excluaient complètement les femmes. Celles–ci ne seront intégrées que plus tard, vers la fin des négociations de paix, grâce à leur forte mobilisation. Cependant, les clivages existant à cette époque au sein des associations de femmes ne sont pas de nature à faciliter une expression commune des femmes et le mouvement féminin naissant souffre de divisions politiques et ethniques. Plusieurs actions, initiées par des organisations internationales dont International Alert, Femmes Africa Solidarité et UNIFEM, permettent aux femmes de s’organiser et de s’entendre sur un agenda commun qu’elles feront valoir auprès des négociateurs burundais et du médiateur des négociations.