Réforme de la filière du café au Burundi : Perspectives de participation, de prospérité et de paix
Ce rapport vise à contribuer au débat et à proposer des solutions qui permettront aux réformes de la filière café au Burundi de se dérouler d’une manière qui serve l’intérêt commun de tous les acteurs impliqués. Le but ultime du rapport est de contribuer à la prévention des conflits qui pourraient survenir en lien avec les réformes.
La culture du café joue un rôle vital dans l’économie burundaise. C’est la principale industrie et produit d’exportation du pays et fournit des revenus importants aux quelque 600 000 familles (environ 40% de la population) qui le cultivent.
Les réformes du secteur du café, qui ont été initiées en 1990 mais jamais pleinement mises en œuvre, se sont poursuivies avec une plus grande déréglementation – faisant intervenir des opérateurs privés à certains niveaux du secteur, notamment à ceux de l’exportation, du séchage et plus récemment (et encore dans une mesure limitée). ) torréfaction.
Avec le retour au Burundi des principaux donateurs, notamment la Banque mondiale et le FMI, le rythme des réformes pourrait s’accélérer. Le gouvernement burundais a déjà pris des mesures dans ce sens, notamment en adoptant une loi de déréglementation et en décidant de vendre certains actifs de l’Office du café (OCIBU) ainsi que certaines stations de lavage du café.
Mais ce processus de déréglementation et de privatisation s’inscrit dans un contexte politique et économique particulier : d’un côté un nouveau gouvernement démocratiquement élu et une pauvreté généralisée aggravée par 10 ans de guerre civile. D’autre part, il existe une agitation d’intérêts divergents qui ne fera que s’intensifier au fur et à mesure que les réformes progressent. Le mouvement des caféiculteurs, organisé en associations, revendique la propriété de la production de café et vise ainsi le contrôle d’une bonne partie des parts de l’État dans le secteur, ainsi qu’une participation active à toutes les décisions concernant le secteur.
