Etude sur le rôle de l’exploitation des ressources naturelles dans l’alimentation et la perpétuation des crises de l’est de la RDC

Les publications de tout ordre consacrées à l’exploitation des ressources minières comme facteur de guerre sont aujourd’hui extrêmement nombreuses. Jusqu’au déclenchement de la rébellion de 1998, les analyses de la guerre dans la région des Grands Lacs se sont inscrites dans la mémoire du génocide rwandais et des bouleversements régionaux consécutifs au changement de pouvoir à Kigali.

Les premières études approfondies consacrées aux enjeux miniers de la guerre dans l’Est du Congo, correspondent à la période où, après le pillage par les militaires, la fièvre du coltan a embrasé le Kivu. Le coltan (colombo-tantalite) qui a connu un boom en 1999–2000 est le minerai par lequel le scandale est arrivé. A l’époque de ce boom, plusieurs ONG se sont mobilisées en Belgique pour dénoncer les achats de coltan congolais effectués en zone de conflit par les compagnies européennes (campagne «Pas de sang sur mon portable»). Cette dénonciation a conduit le Conseil de Sécurité à instaurer un Groupe d’experts sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo qui, depuis sa création en juin 2000, a toujours été renouvelé. L’intérêt des ONG et de l’ONU pour cette question a conduit, dans un premier temps, à une très volumineuse littérature d’investigation et de dénonciation, puis à des recherches de terrain qui s’inscrivent dans le cadre théorique des réflexions sur les rapports entre conflit, économie de guerre, ressources naturelles et développement.