Les 16 jours d'activisme en RDC : La contribution d'International Alert

« Je me lève et je m’engage contre les violences faites aux femmes dans le commerce transfrontalier », thème développé par le Projet Mupaka shamba letu de International Alert lors de 16 Jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles en date du 25 Novembre au 10 Décembre 2021.

A woman at a stall holds up a sign calling for an end to violence faced by women cross-border traders
Tsongo Mulinga Pascaline, femme petite commerçante transfrontalière, marché Virunga à Goma.  © International Alert / Kinyoma Annie, Legend Média

Pour lier l’utile à l’agréable, l’équipe de communication du Projet MSL en a profité de donner la parole aux acteurs intervenant dans le secteur du commerce transfrontalier dans la région des Grands-lacs d’Afrique.

Pour ce faire, un poste par jour était publié sur les plates formes numériques (Twitter ; Facebook) du Projet MSL durant toute la campagne de 16 Jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles.

Les femmes petites commerçantes transfrontalières des marchés de Virunga, Alanine, Birere et Kahembe, ainsi que les leaders d’associations des commerçants transfrontaliers, les Organisations partenaires de mise en œuvre de la société civile (FVA, AFRABU, SOFIBEF, GEL, UMOJA IN ACTION, CEIJP, Collectif Alpha Ujuvi), les Officiels aux frontières, la Division du Genre, famille et enfant, la Presse, le Staff Alert Rwanda et la RDC.

A group of men and women looking signboards calling for an end to violence affecting cross-border traders
Membres de l’Association de Commercants Transfrontalieres, Goma. © International Alert / Kinyoma Annie, Legend Média

Tous à l’unanimité, ces acteurs ont émis le vœu d’envoyer un message à leurs communautés et à leurs collègues commerçants à disposer du pouvoir de faire attendre leurs voix auprès des décideurs pour obtenir un changement dans le commerce transfrontalier.

Des courtes vidéos produites par l’équipe explique comment notre travail accompagne les femmes à se rassembler au-delà des différences et divisions géographiques et à lutter contre la marginalisation et la violence, tracasseries administratives auxquelles elles sont confrontées dans leur vie quotidienne.

Écoutez les commerçantes, les partenaires locaux et l’équipe d’Alert expliquer l’importance de la campagne.

En collaboration avec les associations de commerçants transfrontaliers avec lesquelles nous travaillons, nous avons sensibilisé le public à la nécessité de mettre fin au harcèlement et à la violence à la frontière, en s’inspirant au message conçu, imprimé sur les calicots qui ont été placés à tous les principaux postes frontaliers de Goma dont la petite barrière, la grande barrière, le marché transfrontalier de Kahembe, marché Alanine ainsi qu’aux ronds-points et aux principaux points de circulation pour une visibilité maximale dans la ville de Goma et environs.

« Il faut noter que la violence à l’égard des femmes, basée sur le genre, constitue un obstacle majeur pour les femmes et leurs entreprises, mais aussi pour leurs droits » explique Gloriosa Bazigaga, spécialiste des questions de genre, International Alert.

Il est important que tout le monde s’implique autour de cette question et s’élève contre la violence basée sur le genre, et pour promouvoir la liberté et le bien-être des femmes impliquées dans le commerce transfrontalier. 

Il sied de noter que des nombreuses femmes petites commerçantes transfrontalières dans la région des Grands Lacs souffrent quotidiennement de violences sexuelles et sexistes.

Elles sont souvent les seuls soutiens de famille et sont soumises à une pression énorme à la maison ; pendant les périodes économiques difficiles, on entend parler de violences à l’encontre des commerçants s’ils ne sont pas en mesure de fournir des produits à leurs familles.

À la frontière, les niveaux de harcèlement physique et psychologique sont élevés, les Officiels aux frontières de certaines régions profitant de la faiblesse du système judiciaire et de peu de surveillance à la frontière.

Les niveaux d’analphabétisme parmi ces femmes sont élevés, ce qui les expose encore plus à la manipulation car elles ne connaissent pas toutes leurs droits en tant que citoyennes et peuvent être facilement manipulées et dupées par d’autres.

A woman at a stall selling bottles of oil holds up a sign calling for an end to violence faced by women cross-border traders
Nyabambi Xaverine, femme petite commerçante transfrontalier au marché Alanine, Goma. © International Alert / Kinyoma Annie, Legend Média

Dans les sociétés dont beaucoup de ces femmes sont issues, des perceptions très restrictives et traditionnelles du rôle des femmes au foyer prévalent ; les femmes qui sortent pour gagner leur vie chaque jour sont souvent méprisées ou pas mieux considérées par nos sociétés.

Notons que International Alert a contribué à la campagne mondiale des 16 jours d’activisme 2021 en RDC en organisant une série d’activités dans le cadre de notre projet régional de commerce transfrontalier financé par l’Ambassade de Suède et la coopération de développement Suisse, Mupaka Shamba Letu.

Grâce au projet Mupaka shamba letu, Alert et ses partenaires tentent de lutter contre ce phénomène, en accompagnant les femmes petites commerçantes à développer leurs entreprises, en travaillant avec leurs familles et leurs maris pour changer les normes sociales néfastes à la maison et dans la communauté, et en soutenant ces courageuses commerçantes pour qu’elles deviennent des ambassadrices de la paix et de la coopération régionale, dans l’intérêt de tous avec l’approche business for peace.

A woman at a stall holds up a sign calling for an end to violence faced by women cross-border traders
Mangwe Shika, femme petite commerçante transfrontalière, marché Virunga à Goma. © International Alert / Kinyoma Annie, Legend Média